Drache Nationale
Tom Boccara | Gaëlle Coppée | Denis Michiels
Cie Scratch
« Jouer c’est inventer des choses en s’amusant. En l’occurrence, dans notre projet, la notion de joie est notre principal moteur de jeu ! »
Drache Nationale est le « nom populaire donné à la forte pluie qui s’abat parfois sur la Belgique le jour de la fête nationale. »
Tom, Gaëlle et Denis se réunissent autour d’une question essentielle à leurs yeux : « Comment positiver quand c’est la merde ? »
Ils y répondent de manière sensible et ludique avec des balles, des massues blanches, des K-way, de la pluie, une reine déchue, une boum, la mort d’un meilleur ami, des rêves ratés, des petites victoires, la liste des pires merdes du monde et surtout : de la jonglerie. Et avec la conviction que c’est dans les relations humaines que se trouve une part de l’antidote. Ce spectacle sera un clin d’œil à la petite lumière dans l’obscurité, au sourire sous une drache nationale, au beau dans le tout pourri.
Prochaines dates de spectacles :
Maison de la culture de Tournai – La Piste aux Espoirs 7›8/04/23
2r2c, Paris 13/04/23
Maison des Jonglages, Courneuve (France) 15/04/23
UP – Circus and Performing Arts, Bruxelles 20›23/04/23 et 27›30/04/23
Festival de Chassepierre 19›20/08/23
Les fêtes romanes, Bruxelles 23›24/09/23
Centre Culturel d’Uccle 4›5/10/23
Le Prato, Lille 22›23/11/23

Interview
Pourquoi avoir choisi cette photo ? Comment vous ramène-t-elle à l’enfance et qu’évoque-t-elle pour vous ?
Gaëlle Coppée : Cette photo m’évoque le moment où l’on partait en vacances en Espagne avec mes parents et mes sœurs. On faisait toujours un arrêt sur la route car le trajet était long ; il s’agit donc d’un matin au camping où il fallait se lever tôt pour reprendre la route. Ce qui me fait sourire sur cette photo, c’est l’attitude, réveillée mais encore un peu « à la masse ».
Tom Boccara : Cette photo m’évoque l’aventure. J’adorais faire l’indien car on pouvait jouer avec des bouts de bois, créer des arcs à flèches, se cacher, faire des tipis. Quand j’étais petit, j’adorais me déguiser et même encore maintenant : c’est quelque chose qui est resté de l’enfance. De cette manière, je voulais me rendre intéressant, attirer l’attention et être comique !
Denis Michiels : Je ne me souviens plus du contexte précis mais j’ai une multitude de souvenirs à la mer, en famille, où on passait notre temps à faire des châteaux de sable. J’ai ce souvenir que la mer est un grand terrain de jeu où l’ennui n’existe pas.
Le théâtre, un jeu d’enfant ? Que vous évoque le mot « jeu » ?
TB : Jouer c’est inventer des choses en s’amusant. On peut jouer seul·e mais c’est plus marrant de jouer à plusieurs ! En l’occurrence, dans notre projet, c’est en jouant à 3 et en inventant des jeux qu’on trouve des idées. La notion de joie est notre principal moteur de jeu !
DM : Effectivement, on joue à partir du moment où on s’amuse, dans un endroit où on se sent bien et dans lequel on peut laisser aller ses idées et voir où cela nous mène. Dans le jeu, il y a également une notion de liberté.
GC : L’amusement est primordial dans le jeu. Lorsque je joue, je ne me pose pas de question, cela rejoint tout à fait l’idée de liberté qu’évoque Denis, de lâcher-prise sans jugement, ni regards extérieurs. Ce qui est sûr c’est que lorsqu’on teste une idée et qu’on ne s’amuse pas, on ne la garde pas !
TB : Le jeu nous permet d’aller dans des endroits imaginaires. Probablement parce qu’on se renvoie la balle, on rebondit sur les idées des un·e·s et des autres et puis on se laisse emporter par quelque chose qu’on ne contrôle pas forcément mais toujours avec bienveillance. Ce qui nous permet d’aller dans des zones hautes en couleurs ou parfois tristes. Comme quand on joue lorsqu’on est enfant, on va s’arrêter de jouer au moment où on ne sait plus très bien si on joue toujours ou si c’est réel. C’est une frontière personnellement qui me touche ; de pouvoir transcender des choses du réel qui, sans passer par le jeu, resteraient bloquées à l’intérieur.
Le jeu est l’espace transitionnel par excellence, l’espace des potentiels : quel lien faites-vous entre vos jeux dans l’enfance et le jeu de l’acteur·rice que vous êtes devenu·e ?
GC : Parallèlement à l’enfance, je dirais la notion de « partir à l’aventure », que ce soit dans la maison ou dans le jardin même s’il pleuvait… Je me rappelle vraiment de ça étant petite et je sens cela aussi lorsque je suis en création : « on a dit qu’on faisait ça alors on le fait ! »
Ce qui est sûr c’est que, si en sortant de scène, je fais le constat que je ne me suis pas amusée, c’est comme si c’était raté pour moi !
En tant que metteur·euse en scène/porteur·euse de projet, quelles sont vos règles du jeu, quels sont les critères de jeu que vous partagez avec l’ensemble de l’équipe artistique ?
TB : La bienveillance est importante. Être à l’écoute du groupe pour que chacun·e puisse exister.
DM : Que le chemin pour aboutir à la scène soit agréable et ludique.
Quel est l’enjeu de cette nouvelle création pour vous ?
TB : Apprendre à faire ensemble. Dans notre réflexion et par rapport à cette question de départ, c’est se mettre ensemble et apprendre à partager nos doutes. L’idée de solidarité, de chaleur humaine est essentielle au sein de la compagnie. Elle l’est aussi dans l’atmosphère que l’on a envie de créer avec le public. Des moments pour s’amuser, pleurer, rigoler, vivre des choses similaires. Une envie de se rassembler d’une belle manière, d’être relié·e·s humainement les un·e·s aux autres.
Jouer le « je » ? À quel endroit d’engagement vous situez-vous par rapport à votre métier ou à cette création ?
GC : Avec le jeu clownesque, on joue vraiment le « je » parce qu’on part de nous pour réaliser ce qu’on va produire sur scène. C’est un spectacle assez engagé dans le « je » puisque les personnages que l’on joue sont très proches de nous, on joue à cœur ouvert.
DM : Ce qui est agréable dans le jeu, c’est qu’il y a une prise de distance avec soi-même contrairement à la vie réelle où on peut être bloqué en nous-mêmes.
TB : Le jeu clownesque donne la possibilité d’être beaucoup plus soi qu’en société parce qu’on retire les carapaces sociales. Je touche à une vérité de moi, sans filtre, grâce au jeu.



Distribution :
conception et interprétation Tom Boccara, Gaëlle Coppée, Denis Michiels coaching, mise en scène Bram Dobbelaere conseils artistiques et dramaturgiques Gaël Santisteva conseils en jeu clownesque Christine Rossignol-Dallaire création lumière Thibault Condy costumes Héloïse Mathieu diffusion et production Chantal Heck – La Chouette Diffusion
Mentions :
production Cie Scratch coproductions et résidences maison de la culture Tournai/maison de création, Perplx, Latitude 50-Pôle des Arts du Cirque et de la Rue, UP – Circus and Performing Arts, Festival International des arts de la rue de Chassepierre, Centre Culturel Wolubilis, Centre Culturel du Brabant Wallon, Court-Saint Etienne soutiens Risotto, réseau pour l’essor des arts de la rue et de l’espace public en Île-de-France résidences Archipel 19, Centre culturel de Berchem-Sainte-Agathe et de Koekelberg, Centre Culturel d’Uccle, Maison de la Création, La Batoude, Beauvais subventions Fédération Wallonie-Bruxelles – Wallonie-Bruxelles Théâtre-Danse