« What if… »

« Le mot d’ordre du collectif se résume dans cette phrase de Picasso : Je suis sérieux comme un enfant qui joue. »  

« What If… » est un spectacle de magie nouvelle à l’esthétique cinématographique. 

Mr A est gris, seul et solitaire. Mais il n’a pas toujours été comme ça. On dit souvent que notre vie défile devant nos yeux juste avant un moment tragique. Lorsque son mari frôle la mort, il se voit embarquer dans un voyage de réminiscence. Le public est témoin de ces moments de vie intimes et poétiques où le temps s’enlace et se dilate. Mais pourra-t-il changer son passé ?

Après Connexio programmé la saison dernière, l’emblématique compagnie de cirque belge Carré Curieux, Cirque Vivant !, désormais Collectif Curieux, nous convie dans le l’univers du solitaire Monsieur A pour un formidable voyage temporel.

Prochaines dates de spectacles :

La Brèche – Les Pieux (France) Festival Spring 23/03/23

Maison de la culture de Tournai – La Piste aux Espoirs 5›6/04/23

Théâtre de Liège 26›27/04/23

Pourquoi avoir choisi cette photo ? Comment vous ramène-t-elle à l’enfance et qu’évoque-t-elle pour vous ?

Cette photo a été prise dans un camping près de la mer, proche de Lisbonne (je suis portugais, je suis venu en Belgique pour faire une école de cirque) où mes grands-parents avaient un emplacement à l’année. Cet endroit a une grande importance pour moi car j’y allais tous les week-ends et durant les vacances d’été et aussi parce que j’y ai fait beaucoup de belles découvertes et de nombreuses rencontres. C’est là où j’ai grandi…

Le théâtre, un jeu d’enfant ? Que vous évoque le mot « jeu » ?

Le mot d’ordre du collectif se résume dans cette phrase de Picasso « Je suis sérieux comme un enfant qui joue ». Le jeu théâtral, pour moi, c’est aller chercher dans le souvenir des émotions et dans les expériences pour pouvoir les recréer sur scène.

Le jeu est l’espace transitionnel par excellence, l’espace des potentiels : quel lien faites-vous entre vos jeux dans l’enfance et le jeu d’acteur·rice que vous êtes devenu·e ?

Les propositions théâtrales sont souvent basées sur les jeux. On définit les règles de départ puis on joue et, de cette manière, on voit ce qui ressort chez l’autre et on échange, c’est ce qui permet de nourrir le projet. Dans ce métier, il y a vraiment quelque chose de l’ordre de l’amusement et, plus particulièrement, en ce qui concerne notre collectif puisqu’il existe un lien très fort entre nous et ce depuis l’école de cirque. Il s’agit de ma famille belge ; c’est un réel plaisir d’être ensemble et de créer !

En tant que metteur en scène/porteur de projet, quelles sont vos règles du jeu ? Quels sont les critères de jeu que vous partagez avec l’ensemble de l’équipe artistique ?

Dans ce projet, j’ai inscrit mes envies mais le plus important pour moi est que ce projet puisse appartenir à chacun·e ! J’essaye d’intégrer tout le monde dans le travail, d’être à l’écoute des envies pour que l’on puisse tou·te·s avoir cette sensation d’appartenance au projet. Je ne parlerai donc pas de règles du jeu mais plutôt d’envies et de libertés que l’on partage tou·te·s ensemble et qui contribuent à l’écriture. C’est ainsi que le projet a évolué, grâce aux échanges et aux avis partagés !

Quel est l’enjeu de cette nouvelle création pour vous ? 

Pour moi, c’est un gros défi car cela faisait longtemps que je n’avais pas été sur scène (j’ai beaucoup travaillé dernièrement à la conception d’effets de magie pour d’autres spectacles). J’ai donc ressenti un vrai manque. J’avais très envie de créer quelque chose qui m’appartient. Je pense que ce projet peut toucher beaucoup de gens car il parle de la perte d’un proche et des regrets que l’on peut avoir face à cette situation « de ne pas avoir pu dire ou faire ». C’est pourquoi, il faut profiter de la vie, des gens qu’on aime et leur dire qu’on les aime ! Et dans le spectacle, pour toucher encore plus le public, on illustre ce propos avec l’émerveillement de la magie !

Jouer le « je » ? À quel endroit d’engagement vous situez-vous par rapport à votre métier ou à cette création ?

Par rapport à cette création, c’est cette envie de raconter quelque chose de très personnel, de parler de ces petits regrets que l’on peut parfois ressentir dans la vie et qui chez moi me hantent presque tout le temps.

Cette nouvelle création s’apparente plutôt à un jeu collectif ou à un jeu solitaire ? 

Il s’agit clairement d’un jeu collectif pour les raisons déjà évoquées plus haut. Ce projet a beaucoup évolué notamment parce que nous sommes une dizaine de personnes à y travailler. Il ne serait pas le même aujourd’hui si ces personnes n’avaient pas été là car chacun·e amène sa vision artistique, ses envies et son expertise. C’est une sensation très chouette d’avoir autour de soi ces artistes incroyables, on est une équipe de choc !

Un jeu d’enfance qui vous a marqué, qui a été fondateur pour vous ? Auquel vous jouez (peut-être) encore ?

Les jeux de société, cela vient de mon grand-père. J’ai appris très tôt à y jouer. On jouait pendant des journées entières car il adorait ça !

Quel est votre meilleur·e partenaire de jeu ?

Mon corps, même s’il commence à vieillir. À un moment donné, je perdais le plaisir d’être sur scène car c’était vraiment difficile physiquement. Je suis donc très heureux aujourd’hui de m’être formé à la magie et de pouvoir toujours être sur scène, sans que cela ne soit douloureux.

À vous de jouer : s’il y avait une question essentielle selon vous à vous poser, quelle serait-elle ? Et la réponse serait… ?

Je m’en pose tellement ! J’ai du mal à choisir… C’est d’ailleurs pour cela que j’ai écrit ce spectacle, car tout est parti de mon grand souci à faire des choix. J’ai donc essayé de raconter ça à travers l’histoire de quelqu’un qui, à un moment donné, a le choix de pouvoir revenir en arrière et de réaliser des changements…

Qu’avez-vous gardé de votre enfance ?

Cette idée de pouvoir jouer comme un enfant, de faire semblant tout en étant convaincu et hyper sérieux ! C’est ça que je garde de mon enfance, c’est cette joie ! On est tellement chanceux·ses dans ce métier, de pouvoir faire ce qu’on aime, car notre métier c’est un jeu. On ne fait que ça : jouer sur scène et continuer d’être un grand enfant !